Karachi : Nicolas Bazire de nouveau mis en examen
L'ancien directeur de campagne d'Édouard Balladur, proche de Nicolas Sarkozy, est cette fois soupçonné de recel d'abus de biens sociaux.
Nicolas Bazire, proche de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen lundi pour recel d'abus de biens sociaux dans l'enquête sur une supposée corruption en marge de contrats d'armement et de la campagne présidentielle de 1995, a-t-on appris de source proche du dossier. Témoin de mariage de Nicolas Sarkozy et de Carla Bruni en 2008, Nicolas Bazire fut directeur de cabinet du Premier ministre Édouard Balladur entre 1993 et 1995 et directeur de sa campagne présidentielle. Il est soupçonné d'avoir reçu frauduleusement des sommes en espèces provenant de contrats d'armement et destinées financer la campagne électorale, une incrimination alimentée par plusieurs dépositions le mettant en cause. Nicolas Bazire nie les faits depuis le début de l'affaire et notamment depuis sa première mise en examen pour "complicité d'abus de biens sociaux" le 22 septembre 2011. Après cinq heures d'audition, il a quitté le bureau des juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire sans faire de déclarations.
La procédure porte sur des commissions légales en marge de la vente de sous-marins au Pakistan (84 millions d'euros) et de frégates l'Arabie saoudite (200 millions d'euros) dans les années 1990 et qui pourraient avoir été partiellement détournées pour financer la campagne Balladur, dont Nicolas Sarkozy était porte-parole. Ce dossier est une conséquence d'une autre enquête sur un attentat anti-français commis Karachi au Pakistan en 2002, où onze Français travaillant la construction de sous-marins avaient été tués. L'hypothèse est que la corruption lors de la campagne a entraîné indirectement le crime, Jacques Chirac ayant ordonné l'arrêt des paiements frauduleux après son accession l'Élysée en 1995, ce qui aurait mécontenté les "créanciers" pakistanais.
En deux ans (...)